Le procès de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui reprend à la Cour pénale internationale (CPI) alors que se multiplient les efforts en vue de mettre fin à l’impunité pour les atrocités commises en République démocratique du Congo (RDC). Les accusés sont inculpés de certains des crimes les plus horribles qu’on puisse imaginer : meurtre, viol, esclavage sexuel, enrôlement d’enfants soldats, pillage et autres crimes d’une exceptionnelle gravité, tous commis contre les populations civiles de la région de l’Ituri en RDC. Le procès a entendu des témoignages troublants où des hommes, des femmes et des enfants sont tués à coups de machettes, des jeunes filles sont violées en public, des jeunes garçons sont enlevés et forcés à se battre.
Et pourtant, il semble que personne ne fait attention.
L’affaire Katanga est le second procès tenu par la CPI concernant les évènements d’Ituri. La Cour a pris des vacances à la fin de l’exposé des faits par l’Accusation l’an dernier, et reprend ses travaux aujourd’hui pour entendre les témoignages de victimes participant à la procédure. Il s’agit d’une étape cruciale dans le développement de la CPI étant donné que la participation directe des victimes en tant que parties civiles est un processus relativement nouveau qui n’a jamais été utilisé dans les tribunaux internationaux établis avant la CPI. Les arguments présentés par les représentants des parties civiles seront suivis de l’ouverture de la plaidoirie de la défense.
Le procès Katanga reçoit beaucoup moins d’attention que les deux autres procès en cours devant la même Cour, ceux du chef rebelle congolais Thomas Lubanga et l’ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba. Pourtant, dans l’affaire Katanga la procédure a été relativement efficace et sans heurts.
Le procès s’est ouvert en fin novembre 2009 et devrait se terminer à la fin de l’été. Ainsi, il sera probablement le premier procès mené à son terme par la CPI, et Katanga et Ngudjolo seront les premiers accusés à être jugés. Même avant que le jugement ne soit rendu, ce procès représente déjà une grande réussite pour la justice internationale et pour la communauté des victimes au Congo, qui reçoivent au moins quelque réparation pour les terribles crimes commis contre eux. Sans la CPI, ces gens occuperaient encore des postes de pouvoir en RDC et mèneraient probablement encore des attaques contre des hommes, des femmes et des enfants innocents.
Au Congo, près de quatre millions de personnes ont perdu la vie à la suite du conflit, ce qui en fait le plus meurtrier du 21e siècle. Le pays est largement connu comme étant la « capitale mondiale du viol. » Bientôt, au moins deux responsables de crimes contre des dizaines de milliers de personnes dans la province de l’Ituri seront jugés. Incontestablement, cela n’est pas suffisant. Aucune mesure ne saurait être suffisante les meurtres et viols massifs d’innombrables victimes. Mais à mon avis, c’est mieux que rien, et on espère que sera bientôt annoncé l’avènement prochain de plus de justice, aux niveaux tant international que national.
Les travaux de la CPI se déroulent dans le contexte plus large des efforts internationaux et nationaux en vue de mettre fin à l’impunité pour des crimes qui choquent la conscience de l’humanité, en RDC et ailleurs. Les procès équitables et efficaces à l’échelle internationale démontrent un engagement mondial pour mettre un terme à l’impunité et augmentent considérablement la capacité des tribunaux nationaux à juger les suspects de niveau inférieur.
Au moment même où reprend le procès Katanga, en RDC, les tribunaux locaux procéderont à la clôture de leurs travaux relatifs à une affaire qui fera date dans le cadre de l’innovation que constituent les cours de justice mobiles chargées de traiter les questions touchant au genre. Le tribunal s’est rendu à un endroit éloigné dans le Sud-Kivu pour juger 11 soldats accusés d’avoir violé plus de 60 femmes le Jour de l’An dans la ville voisine de Fizi.
Le gouvernement tente également de mettre en place une chambre mixte dans le système judiciaire national pour juger les crimes atroces, aussi bien anciens que nouveaux, qui n’entrent pas dans les compétences de la CPI ou que cette dernière n’a pas la capacité de traiter. Cette convergence des tribunaux internationaux, des chambres mixtes, et des procès purement internes montre les efforts importants et complémentaires qui sont faits pour forcer les agresseurs à assumer leurs responsabilités, à quelque niveau qu’ils puissent se trouver.
Pourquoi le procès Katanga est important
Le procès de Germain Katanga et Mathieu Ngudjolo Chui reprend à la Cour pénale internationale (CPI) alors que se multiplient les efforts en vue de mettre fin à l’impunité pour les atrocités commises en République démocratique du Congo (RDC). Les accusés sont inculpés de certains des crimes les plus horribles qu’on puisse imaginer : meurtre, viol, esclavage sexuel, enrôlement d’enfants soldats, pillage et autres crimes d’une exceptionnelle gravité, tous commis contre les populations civiles de la région de l’Ituri en RDC. Le procès a entendu des témoignages troublants où des hommes, des femmes et des enfants sont tués à coups de machettes, des jeunes filles sont violées en public, des jeunes garçons sont enlevés et forcés à se battre.
Et pourtant, il semble que personne ne fait attention.
L’affaire Katanga est le second procès tenu par la CPI concernant les évènements d’Ituri. La Cour a pris des vacances à la fin de l’exposé des faits par l’Accusation l’an dernier, et reprend ses travaux aujourd’hui pour entendre les témoignages de victimes participant à la procédure. Il s’agit d’une étape cruciale dans le développement de la CPI étant donné que la participation directe des victimes en tant que parties civiles est un processus relativement nouveau qui n’a jamais été utilisé dans les tribunaux internationaux établis avant la CPI. Les arguments présentés par les représentants des parties civiles seront suivis de l’ouverture de la plaidoirie de la défense.
Le procès Katanga reçoit beaucoup moins d’attention que les deux autres procès en cours devant la même Cour, ceux du chef rebelle congolais Thomas Lubanga et l’ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba. Pourtant, dans l’affaire Katanga la procédure a été relativement efficace et sans heurts.
Le procès s’est ouvert en fin novembre 2009 et devrait se terminer à la fin de l’été. Ainsi, il sera probablement le premier procès mené à son terme par la CPI, et Katanga et Ngudjolo seront les premiers accusés à être jugés. Même avant que le jugement ne soit rendu, ce procès représente déjà une grande réussite pour la justice internationale et pour la communauté des victimes au Congo, qui reçoivent au moins quelque réparation pour les terribles crimes commis contre eux. Sans la CPI, ces gens occuperaient encore des postes de pouvoir en RDC et mèneraient probablement encore des attaques contre des hommes, des femmes et des enfants innocents.
Au Congo, près de quatre millions de personnes ont perdu la vie à la suite du conflit, ce qui en fait le plus meurtrier du 21e siècle. Le pays est largement connu comme étant la « capitale mondiale du viol. » Bientôt, au moins deux responsables de crimes contre des dizaines de milliers de personnes dans la province de l’Ituri seront jugés. Incontestablement, cela n’est pas suffisant. Aucune mesure ne saurait être suffisante les meurtres et viols massifs d’innombrables victimes. Mais à mon avis, c’est mieux que rien, et on espère que sera bientôt annoncé l’avènement prochain de plus de justice, aux niveaux tant international que national.
Les travaux de la CPI se déroulent dans le contexte plus large des efforts internationaux et nationaux en vue de mettre fin à l’impunité pour des crimes qui choquent la conscience de l’humanité, en RDC et ailleurs. Les procès équitables et efficaces à l’échelle internationale démontrent un engagement mondial pour mettre un terme à l’impunité et augmentent considérablement la capacité des tribunaux nationaux à juger les suspects de niveau inférieur.
Au moment même où reprend le procès Katanga, en RDC, les tribunaux locaux procéderont à la clôture de leurs travaux relatifs à une affaire qui fera date dans le cadre de l’innovation que constituent les cours de justice mobiles chargées de traiter les questions touchant au genre. Le tribunal s’est rendu à un endroit éloigné dans le Sud-Kivu pour juger 11 soldats accusés d’avoir violé plus de 60 femmes le Jour de l’An dans la ville voisine de Fizi.
Le gouvernement tente également de mettre en place une chambre mixte dans le système judiciaire national pour juger les crimes atroces, aussi bien anciens que nouveaux, qui n’entrent pas dans les compétences de la CPI ou que cette dernière n’a pas la capacité de traiter. Cette convergence des tribunaux internationaux, des chambres mixtes, et des procès purement internes montre les efforts importants et complémentaires qui sont faits pour forcer les agresseurs à assumer leurs responsabilités, à quelque niveau qu’ils puissent se trouver.